1. Si j’ai mal au dos au début de ma grossesse, vais je avoir mal pendant toute ma grossesse?
Il est certain que la grossesse augmente les maux de dos (lombalgie, cervicalgie et sciatalgie) et cela s’explique par le fait que la répartition du poids change au fil de la grossesse de manière inhabituelle. De plus, le poids ne stagne pas puisqu’il augmente tout au long des neuf mois. Cela entraine par conséquence une compensation des muscles et des ligaments qui s’organisent autrement pour soutenir le poids du bébé et cela peut créer des tensions chez la future maman.
Le poids du bébé augmentant, le ventre de la femme enceinte se projette en avant et tire sur le dos en creusant davantage la lordose lombaire physiologique.
Ce n’est pas parce que des maux de dos surviennent tôt dans la grossesse que cela va durer jusqu’à l’accouchement.
Au plus tôt, la douleur est prise en charge (exercices adaptés, séances de kinésithérapie et d’ostéopathie, relaxation, positions adaptées…), au plus le risque de douleurs permanentes ou chroniques diminuent.
Il est vivement conseillé aux mamans qui souffrent déjà de problèmes de dos sans être enceinte de commencer un suivi très précoce voire préventif à la grossesse.
Il y a d’ailleurs un grand nombre de femmes enceintes et fort heureusement qui ne souffrent pas du tout ! Il arrive même que certaines qui se plaignaient de lombalgies avant d’être enceinte n’en souffrent plus du tout pendant leur grossesse. Il est probable que ces femmes ont une perception très développée des mouvements ou positions douloureuses pour elles. Elles anticipent probablement ces douleurs en adoptant des attitudes antalgiques et développent ainsi cette aptitude qu’elles ont mais qu’elles ignorent en dehors de la grossesse.
Le taux d’hormones est largement modifié pendant la grossesse, il peut donc participer à diminuer les douleurs également.
2. Que puis je faire pour avoir moins mal?
- positions antalgiques :
il est recommandé de rester en mouvement le plus possible pendant la grossesse (et en dehors d’ailleurs) ce qui implique qu’une position prolongée assise ou debout en statique est déconseillée.
Evidemment il faut prendre en compte l’activité professionnelle des femmes. Pour celles qui travaillent assises, pensez à faire des rotations des chevilles dans le sens des aiguilles d’une montre puis dans le sens inverse pendant 2-3 minutes chaque tranche d’1h30, ensuite des flexions et extensions des genoux (30 mouvements en contrôlant chacun d’eux), faire aussi des rotations, inclinaisons, flexions et extensions du cou et mouvements des épaules, coudes et poignets (20 mouvements de chaque).
Essayer autant que possible de vous lever (pour la circulation lymphatique et le retour veineux) et marcher quelques minutes toutes les 2 heures.
Pour les femmes debout qui piétinent, même chose : flexion, extension des genoux et des hanches (en position debout) , rotation des cheville, des épaules, mouvements du cou décrits précédemment et marche dès que possible même à faible vitesse.
Pendant la nuit, il est recommandé de dormir sur le côté gauche (pour éviter d’écraser la veine cave inférieure) mais avant 6-7 mois il est possible de s’allonger aussi sur le côté droit (sauf si contre indication médicale) à condition d’alterner les deux côtés. En position latérale, placez un coussin entre les 2 genoux pour qu’ils soient écartés la largeur du bassin et pour laisser les muscles et les tendons en position de repos afin d’ éviter que cela ne tire sur les lombaires. A partir de 4-5 mois, placez un coussin sous le ventre (épaisseur en fonction du confort) pour qu’il soit maintenu et que cela évite les tensions musculaires et ligamentaires au niveau du ventre et des lombaires.
La position dorsale est possible en fonction du ressenti et du confort de la maman à condition de placer les genoux et les hanches en flexion (en plaçant un cousin haut sous le creux des genoux) et éventuellement de surélever la tête (placer un coussin sous la tête à partir des omoplates).
En cas de syndrome de la veine cave inférieure, il est recommandé d’utiliser principalement la position latérale gauche.
- activité physique
Il est indiqué de maintenir ou de renouer avec une activité physique pendant la grossesse.
L’équilibre de tout le corps est modifié pendant la grossesse et change tout au long des 9 mois, c’est donc capital de conserver une bonne mobilité dans son corps pour accompagner au mieux ces changements biomécaniques et s’adapter au centre de gravité qui se déplace 9 mois durant.
Certaines activités physiques sont à proscrire, il faut éviter les sports extrêmes et ceux présentant un fort risque de chute (parachutisme, plongée ou apnée, ski, équitation…), les sports de saut (jeu de ballon, athlétisme, jogging), les sports stimulant fortement la sangle abdominale (abdos classiques, arts martiaux, jeu de balle ou de lancer…), et les sports cardio.
Certaines précautions comme une bonne hydratation et une bonne alimentation sont de rigueur mais le repos est aussi primordial. Les ligaments se relâchent davantage pendant la grossesse donc il y a plus de risque d’entorse, les crampes sont aussi plus fréquentes (parfois à cause d’un manque de magnésium). Le retour veineux se fait moins bien qu’en dehors de la grossesse tout comme la circulation lymphatique avec parfois une rétention d’eau.
L’activité physique doit être modulée en fonction du stade de la grossesse, des aptitudes physiques de chacune, de l’état de fatigue général, du climat, des indications ou contre indications médicales.
L’activité physique aurait un impact positif sur l’accouchement car elle améliorerait les capacités cardiaques et respiratoires de la future maman. Elle permet d’améliorer le retour veineux et la circulation lymphatique, elle fait sécréter des endorphines, hormone du plaisir donc contribue à un bien être psychologique ce qui a un impact direct sur le bon développement du bébé. Les mamans ayant pratiqué un sport durant leur grossesse récupèrent leur musculature en post partum bien plus rapidement que les autres. Enfin le sport permet de contrôler la prise de poids pendant la grossesse.
Les activités intéressantes pendant la grossesse sont la natation et l’aquagym (bienfaits sur les articulations, les muscles et les ligaments, la circulation sanguine, la détente psychologique et le plaisir d’être dans l’eau), la marche (praticable quel que soit le niveau sportif ou le stade de la grossesse), la relaxation, le yoga, la gym douce.
- séances de kinésithérapie
Il ne faut pas hésiter à consulter un kinésithérapeute en prévention des maux de dos de la grossesse car il éduque la future maman à des positions antalgiques, à la gym du dos (postures d’auto-agrandissement et étirements globaux) , à la kinésithérapie respiratoire pour détendre le diaphragme (comprimé pendant la grossesse) et les paravertébraux et entrainer une détente profonde ce qui prévient d’ailleurs les problèmes de constipation. Parfois un renforcement musculaire est nécessaire pour pallier à une éventuelle faiblesse ligamentaire. Les massages permettent de décontracturer les muscles, d’agir sur le transit, et la circulation et ils amènent une détente globale en drainant les toxines accumulées dans l’organisme.
- séances d’ostéopathie
L’ostéopathe peut être consulté pour des restrictions de mobilité articulaire et tissulaire. Il agit sur les lombalgies, sciatalgies, dorsalgies, cervicalgies, des difficultés dans certains mouvements articulaires, les troubles gastriques, les troubles circulatoires, un transit difficile et des maux de tête.
- relaxation/sophrologie/yoga prénatal
La détente agit directement sur le tonus musculaire, sur la respiration et donc les tensions du diaphragme. Elle permet de préparer plus sereinement l’accouchement. C’est un moyen de surmonter et d’anticiper la douleur liée à l’accouchement, de mieux récupérer entre chaque contraction tout en s’oxygénant tout au long du travail et de pousser plus efficacement jusqu’à l’expulsion.
- suivi en haptonomie
C’est une préparation affective à la naissance qui commence vers 4 mois et demi de grossesse et permet aux parents de vivre un sentiment de sécurité affective qu’ils transmettent à leur bébé à naitre grâce à un toucher bienveillant, tendre, aimant, confiant et respectueux. Le but est que la rencontre se fasse entre bébé et les parents.
Chacun est libre d’initier quelque chose ou d’écouter ce qui est proposé et d’y répondre ou pas…les parents découvrent leurs propres compétences mais aussi celles de leur bébé à naître.
Cette approche permet à la maman de moins « subir » sa grossesse et de faire participer activement son bébé dans tous les mouvements et changements de position. Les mamans suivies en haptonomie souffrent moins de lombalgie et elles ont les outils nécessaires pour se soulager seules.
3. Est ce normal que mon ventre me tire ? comment faire pour me soulager ?
Pendant la grossesse, l’utérus grossit donc cela exerce une pression sur les ligaments du ventre et une distension musculaire. Il est parfaitement physiologique au vu de ces adaptations biomécaniques que les femmes enceintes ressentent des tensions dans leur ventre et décrivent qu’il « tire ». Ces douleurs ou gênes augmentent au fil de la grossesse avec le poids du bébé qui se développe et aussi lorsqu’il s’agit d’une grossesse multiple.
Si ces douleurs deviennent difficilement gérables, il ne faut pas hésiter à consulter le médecin qui vous dirigera probablement vers un kinésithérapeute et/ou un ostéopathe.
Des cas particuliers peuvent conduire à un diastasis de la ligne blanche (qui est la réunion des deux muscles abdominaux droits et gauches) c’est à dire une rupture entre les muscles abdominaux droits et gauches à cause d’une distension trop importante.
Lorsque les tensions perçues dans le ventre deviennent trop fréquentes et durables, il faut prendre le temps de s’allonger régulièrement dans la journée pendant plusieurs minutes et privilégier la position latérale (gauche) avec un coussin sous le ventre pour relâcher toutes les tensions qui se sont accumulées. Et il ne faut surtout pas hésiter à consulter son médecin.
La piscine est aussi un bon moyen de diminuer les tensions du ventre.
L’haptonomie consistant à inviter le bébé à se mouvoir permettant ainsi à la maman de sentir qu’elle n’est pas seule à porter son bébé car lui aussi à des compétences pour accompagner sa maman dans les changements de positions. Comme le bébé devient plus “actif”, il semble alors plus léger pour la maman (cf question 2, paragraphe “suivi en haptonomie”)
4. Est ce normal que mes jambes gonflent davantage pendant ma grossesse ?
La circulation se fait moins bien lors de la grossesse pour plusieurs raisons :
- La prise de poids
- La modification hormonale
- L’augmentation physiologique du volume sanguin pendant la grossesse
- La compression du système veineux par l’utérus
Pour toutes ces raisons, il est normal que la femme enceinte ait la sensation d’avoir les jambes lourdes et qu’elles soient gonflées.
Pour prévenir ces troubles circulatoires, la position déclive pendant le sommeil doit être utilisée chaque nuit, ainsi qu’une activité physique régulière. Le port des collants de contention peut être recommandé particulièrement pendant les grosses chaleurs ou en permanence suivant le cas. Il faut éviter la station assise prolongée, le piétinement, les grosses chaleurs autant que possible et une prise de poids excessive.
5. Je travaille toute la journée assise, est ce bon pour mon bébé et mon dos ?
revoir la réponse des questions 2, paragraphe: “position antalgique” et question 4.
Comme dit précédemment, la station assise prolongée n’est pas recommandée pour la circulation sanguine ni pour le dos qui n’est pas dans une position physiologique ni dans une position de détente musculaire.
Il est donc important de faire des petits mouvements réguliers et de changer de position autant que possible, tant pour améliorer le retour veineux que pour “déverrouiller” le dos en l’étirant, l’assouplissant et le mobilisant au maximum.
Pour le bébé, la position assise est de même à éviter sur une période trop longue. D’abord parce que cette position restreint le bébé dans ses amplitudes de mouvements (cela peut engendrer des fixations et des attitudes orthopédiques vicieuses comme le torticolis congénital) et aussi parce que la circulation et le retour veineux qui se font moins bien ainsi et que le bébé comprime davantage le système veineux.
Dans cette position, la maman peut faire des exercices d’auto agrandissement de la colonne pour donner de l’espace à son bébé et à elle même et faire des invitations au bébé pour qu’il puisse anticiper et suivre le mouvement et éventuellement en proposer d’autres.
Il ne faut pas hésiter à positionner un petit coussin souple entre les cuisses et le bas du ventre lorsque vous devez maintenir la station assise pour des raisons professionnelles. Cela soutient le poids du bébé surtout si vous êtes penchée légèrement en avant et que le ventre est comprimé par les cuisses.
6. Quelle est la meilleure position pour dormir?
Il est vivement conseillé d’éviter la position ventrale pendant la grossesse. Seules les positions latérales et dorsales sont recommandées. Pour le décubitus latéral, il est recommandé de privilégier la position gauche pour éviter de comprimer la veine cave inférieure à droite. En dehors des femmes souffrant du syndrome de la veine cave pour lesquelles la position latérale droite est formellement interdite, les futures mamans peuvent s’allonger sur leur côté droit mais modérément et en alternant avec le côté gauche. Pour la position dorsale, il est recommandé de placer un coussin sous les genoux afin de les fléchir et d’induire une flexion du bassin qui diminuera la lordose lombaire (le creux physiologique présent en bas de la colonne vertébrale et intensifié lors de la grossesse). Le dos repose ainsi “à plat” et permet une détente musculaire. Dans cette position, on peut surélever le matelas sur lequel repose les jambes afin d’améliorer le retour veineux et la circulation lymphatique. Si cette position donne une sensation de couper la respiration, il faut relever le haut du dos, les épaules, la nuque et la tête avec un coussin adapté. Certaines mamans, en fin de grossesse ne se sentent bien qu’en position semi assise alors il faut adapter et choisir sa position et ne pas hésiter à la modifier au fil de la grossesse et des besoins.
7. Puis je masser mon ventre pendant la grossesse?
L’auto massage du ventre est très utile pour plusieurs raisons et peut se faire pendant toute la grossesse. Le massage permet d’abord une prise de contact entre maman et son bébé à naître avec une perception précise des changements de son ventre (forme, poids, grosseur, texture, élasticité et épaisseur de la peau…) et des changements internes induits par la croissance de son bébé. Ce toucher permet à la future maman de sécréter des endorphines supplémentaires profitables aussi au bébé (hormone responsable du plaisir). Le massage est un bon moyen de détendre la musculature du ventre, il améliore le transit intestinal (en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre), l’élasticité de la peau par mobilisation des tissus et la vascularisation. Ce massage effectué régulièrement peut prévenir les vergetures, les tensions musculaires, les douleurs lombaires, les troubles intestinaux, l’appréhension de l’accouchement et aussi les positions vicieuses du foetus. En effet, le bébé va répondre au massage vers 5 mois de vie utérine et s’il est habitué à être massé régulièrement, il développera des exigences dans le massage! Il présentera plutôt son dos, ses pieds ou ses fesses en fonction de son désir propre. C’est encore plus fascinant de le vivre. Les mamans qui ont une appréhension de masser bébé peuvent se faire accompagner au départ par un professionnel. Ainsi, toutes les craintes étant dissipées elles auront tout le loisir de vivre que du plaisir. Ce massage permet aux mamans de redécouvrir leur espace “ensemble” avec bébé.
8. Puis je communiquer avec mon bébé pendant ma grossesse ?
La communication entre bébé et maman est omniprésente pendant la grossesse mais se développe différemment suivant le milieu socio culturel, les moeurs, la sensibilité propre de chaque maman et surtout sa capacité à se faire confiance. Les équipes professionnelles, face aux inquiétudes apportent le plus souvent des réponses médicales ce qui éloigne encore la maman de ses perceptions et de son instinct maternel.
La communication se fait instinctivement; lorsque bébé bouge, tape, “écoute”, lorsque maman masse, touche, parle, “invite” bébé.
Prenons un exemple pertinent de communication entre une future maman et son bébé. Lorsque la maman est dans un lieu de grande affluence avec la peur que quelqu’un ne lui donne des coups sur son ventre, elle a une attitude de fermeture avec les épaules rentrées, le ventre aussi et en général pendant tout ce temps, son bébé ne bouge pas. C’est comme si il avait entendu sa maman lui dire de se cacher. Au contraire, lorsqu’elle veut présenter son bébé à quelqu’un qu’elle aime, elle amène son ventre en avant et invite son bébé à se présenter. C’est visible que le ventre est à ce moment là plus rond, plus gros aussi car le bébé vient se présenter en avant et percevoir la personne que sa maman l’invite à rencontrer.
9. Quels sports puis je pratiquer lorsque je suis enceinte ?
Il est fortement indiqué de maintenir ou de renouer avec une activité physique pendant la grossesse.
L’équilibre de tout le corps est modifié pendant la grossesse et change tout au long des 9 mois, c’est donc capital de conserver une bonne mobilité dans son corps pour accompagner au mieux ces changements biomécaniques et s’adapter au centre de gravité qui se déplace au fil de la grossesse.
Certaines activités physiques sont à proscrire, il faut éviter les sports extrêmes et ceux présentant un fort risque de chute (parachutisme, plongée ou apnée, ski, équitation…), les sports de saut (jeu de ballon, athlétisme, jogging), les sports stimulant fortement la sangle abdominale (abdos classiques, arts martiaux, jeu de balle ou de lancer…), les sports cardio.
Certaines précautions comme une bonne hydratation et une bonne alimentation sont de rigueur mais le repos est aussi primordial. Les ligaments se relâchent davantage pendant la grossesse donc il y a plus de risque d’entorse, les crampes sont aussi plus fréquentes (parfois à cause d’un manque de magnésium). Le retour veineux se fait moins bien qu’en dehors de la grossesse et la circulation lymphatique aussi avec une rétention d’eau plus ou moins importante.
L’activité physique doit être modulée en fonction du stade de la grossesse, des aptitudes physiques propres, de l’état de fatigue général, du climat, des indications ou contre indications médicales.
L’activité physique aurait un impact positif sur l’accouchement en améliorant les capacités cardiaques et respiratoires de la future maman. Elle permet d’améliorer le retour veineux et la circulation lymphatique, elle fait sécréter des endorphines, hormone du plaisir donc contribue à un bien être psychologique qui a un impact direct sur le bon développement du bébé. Les mamans ayant pratiqué un sport durant leur grossesse récupèrent leur musculature en post partum bien plus rapidement que les autres. Enfin le sport permet de contrôler la prise de poids pendant la grossesse.
Les activités intéressantes pendant la grossesse sont la natation et l’aquagym (bienfaits sur les articulations, les muscles et les ligaments, la circulation sanguine, la détente psychologique et le plaisir d’être dans l’eau), la marche (praticable quel que soit le niveau sportif ou le stade de la grossesse), la relaxation, le yoga, la gym douce.
10. Ai je besoin de consulter un ostéopathe ou un kiné après mon accouchement ?
De même qu’au moment de la grossesse où le corps se transforme beaucoup et connait de grandes modifications physiologiques, hormonales et biomécaniques, le post partum subit également de grandes transformations avec une chute hormonale importante. Une grande irritabilité ou une fatigue générale sont des motifs de consultation chez l’ostéopathe. De même des douleurs lombaires, pelviennes, des maux de tête, des troubles digestifs et des difficultés à allaiter sont des maux pour lesquels l’ostéopathe peut intervenir. Il pourra aussi remettre les os du bassin en place, ce qui est utile après l’accouchement par voie basse.
Il est très important de consulter le kinésithérapeute (ou la sage femme) pour la rééducation post partum du périnée qui consiste à renforcer le muscle périnéal (distendu pendant la grossesse et déchiré lors de l’épisiotomie) et à assouplir éventuellement la cicatrice liée à l’épisiotomie. Le kinésithérapeute agit également sur les douleurs lombaires, dorsales et cervicales et également sur les troubles circulatoires.
11. Mon bébé pleure beaucoup, est ce normal ?
Il n’est pas facile d’évaluer que son bébé pleure plus que nécessaire surtout s’il s’agit d’un premier enfant. Sachant que les pleurs des bébés remplacent nos paroles, certains bébés sont plus bavards que d’autres tout comme les adultes.
Un nouveau né pleure en général lorsqu’il a faim ou soif, que sa couche est sale, qu’il ressent des douleurs (les plus fréquentes lors des trois premiers mois sont liées aux coliques) ou un inconfort ou qu’il souhaite la présence physique de ses parents contre lui. Petit à petit, les parents apprivoisent leur enfant et décodent de mieux en mieux la signification de ses pleurs. C’est toujours utile de consulter un ostéopathe à la naissance pour vérifier que les os du crâne sont bien repositionnés car la compression des nerfs crâniens peut être à l’origine de beaucoup de maux dont le reflux et l’irritabilité. Lorsque toutefois, des pleurs “d’origine inconnue” subsistent après 3 mois, il est préférable de consulter son pédiatre. Un bébé de plus de 3 mois cherche normalement de nouveaux moyens de communication que les pleurs comme le regard, des sons nouveaux or s’il pleure de manière plaintive, il y’a de fortes chances qu’il ait des douleurs.
12. Puis je masser mon bébé à la naissance?
De nombreuses civilisations ont l’habitude de masser et d’être massées depuis toujours. Les africaines et les indiennes massent leur bébé dès la naissance par exemple. Même en occident, dès que l’on pose un bébé sur sa maman après la naissance, elle a le réflexe de toucher son bébé de manière très instinctive en modelant son crâne, son dos de façon très tendre et très contenante: c’est le massage instinctif.
Puis le doute chasse l’instinct et cette maman, quelques jours plus tard qui souhaiterait apprendre à masser son bébé, place le bout de ses doigts sur son bébé et tente de le masser plus “techniquement”.
Si bébé pleure maman perd alors confiance en elle et pense que bébé n’aime pas quand elle le touche or elle a oublié cette première expérience vécue quand bébé est né. A ce moment précis, elle ne s’est posé aucune question, “le geste” s’est imposé de lui même avec cette intention d’extrême tendresse, de toucher bienveillant et plein d’amour…et ça a marché!
Le meilleur massage est celui que l’on apprend pas mais un professionnel peut accompagner la maman dans cette démarche jusqu’à ce qu’elle se fasse confiance.
Les bébés massés sont moins stressés car ils ont un contact rassurant et ce sentiment de sécurité affective les accompagne même en dehors des périodes de massage. Ce contact privilégie la communication affective et le développement psychomoteur. Les bébés massés souffrent moins de coliques, de ballonnements intestinaux, de reflux, de maux de dents et présentent moins de difficulté à l’endormissement.
13. Le portage en écharpe est il conseillé ?
Le portage en écharpe est intéressant dans la mesure où il s’agisse d’un portage physiologique où le bébé retrouve la même position physiologique qu’il avait pendant sa vie utérine c’est à dire “en grenouille” (genoux et hanches fléchies, et genoux contre sa poitrine).
L’écharpe doit être en coton et tissée en sergé croisé pour que l’extensibilité soit la même dans tous les axes de l’écharpe ainsi, quelques soient les mouvements du bébé, l’écharpe en sergé croisé s’allongera de la même manière dans tous ses axes. L’écharpe ne doit pas être élastique car cela induit une hyper stimulation permanente du bébé qui ne peut se reposer car l’écharpe joue un rôle de trampoline. L’écharpe doit être extensible pour ne pas être rigide mais pas élastique.
L’intérêt de l’écharpe est de pouvoir y mettre son bébé dès la naissance et cela maintient le lien fusionnel dont a besoin le bébé pour se développer affectivement, psychologiquement et corporellement. L’adulte qui porte est libre de tous ses mouvements tout en pouvant anticiper le moindre geste ou besoin du bébé.
Un tel portage a un effet bénéfique sur le reflux gastro oesophagien, les ballonements, les coliques, les douleurs dentaires, les déformations des pieds (métatarsus varus, pieds bots, talus et équin), sur les subluxations de hanche, sur les plagiocéphalies et bradycéphalies, les schémas en hyper extension, le syndrome de KISS (troubles de symétrie induits des vertèbres cervicales) et les scolioses du nourrisson.
Les bébés portés ainsi pleurent beaucoup moins que les autres.
14. Quelle différence y a t il avec le portage en porte bébé ?
La plus grande majorité des portes bébé ne permettent pas au bébé d’être en position physiologique contrairement ce que certains fabricants affirment…
Pour les rares portes bébé dits “physiologiques”, ils ne sont utilisables en général que lorsque bébé peut s’asseoir c’est à dire vers ses 5 mois.
Il suffit de regarder un bébé porté en porte bébé classique: on observe ses jambes en extension, son bassin en rectitude, et un schéma d’hyper extension (c’est à dire sa colonne vertébrale en arrière). Il est bien rare d’entendre que les parents se sentent bien dans ce genre de portage (ils se plaignent de douleurs dorsales ou cervicales) car le portage perçu par les 2 protagonistes de la même façon.
Ce type de portage est à éviter car il ne présente pas beaucoup d’avantages en dehors du fait que le porteur est autonome tout en portant son bébé. Il vaut mieux alors privilégier l’écharpe physiologique en sergé croisé ou le porte bébé physiologique.
Il faut éviter de porter son bébé “face au monde” car cela créé chez le bébé une anxiété réactionnelle à un trop plein de stimulations (visuelles et sonores) qu’il n’est pas capable de trier et trop d’informations arrivent à son cerveau en même temps.
15. Puis je coucher mon bébé sur le ventre lorsqu’il dort ?
La position ventrale est à proscrire pendant le sommeil de bébé depuis près de 25 ans en France, au Canada, aux États Unis et dans de nombreux pays européens ainsi que la position latérale.
En effet, il y a une étroite corrélation entre la mort subite du nourrisson et sa position ventrale ou latérale pendant son sommeil. En France et au Canada il y a eu diminution de la mort subite du nourrisson de 40 à 70% depuis ces recommandations.
En revanche, pendant les phases d’éveil, il est fortement conseillé de placer bébé sur le ventre pour qu’il puisse développer ses muscles du cou et du rachis et explorer son schéma corporel physiologique. Il est en de même pour la position latérale.
Dans les cas de torticolis congénital, c’est primordial de positionner bébé sur le ventre et sur le côté pendant les phases d’éveil car cela contribue à sa rééducation.
16. Mon bébé ne tourne la tête que d’un côté, que dois je faire ?
La première chose à faire est de consulter son pédiatre qui vous enverra probablement voir un kinésithérapeute et un ostéopathe en fonction de la déformation crânienne et de la déviation de la colonne associée.
Le kiné aidera bébé à renforcer le muscle hypotonique et permettra de retrouver la rotation qui est difficile et incomplète. L’ostéopathe, en travail complémentaire ramènera la mobilité nécessaire aux tissus musculaires et squelettiques.
A la maison, beaucoup de changements sont à mettre en place pour continuer le travail du kiné et de l’ostéopathe: la première chose est de positionner le lit de telle sorte que la fenêtre et la lumière artificielle soient du côté où le bébé n’arrive pas à tourner complètement sa tête. La deuxième est de positionner bébé sur le ventre et sur le côté pendant ses phases d’éveil pour qu’il puisse renforcer ses muscles du cou et du rachis. Ensuite, pendant qu’il mange il faut essayer autant que possible d’orienter sa tête de son côté le plus faible (biberon ou cuillère), en commençant déjà par obtenir la tête “droite” c’est à dire sans rotation puis progressivement de chercher la rotation difficile. Il est important d’être vigilant sur les positions de portage pour que le côté le plus faible soit favorisé et de stimuler par le jeu la rotation défaillante.
Attention à l’emplacement du mobile au dessus du lit qui ne doit pas être trop en arrière du regard de bébé et au début de la rééducation, peut être placé du côté déficient.
La plupart du temps, cette asymétrie de rotation s’accompagne d’un méplat du crâne à l’arrière du côté ou la rotation est la plus aisée. Le crâne est souple chez le bébé et il se déforme donc facilement or comme le bébé est toujours positionné sur le dos, tête tournée d’un côté, le crâne s’aplatit à ce niveau.
17. Mon bébé a la tête aplatie, que dois je faire ?
Si la tête est aplatie d’un seul côté, c’est probablement associé à un torticolis congénital comme expliqué question précédente n°16. Les mêmes conseils s’appliquent ici.
Si la tête est aplatie sur tout l’arrière du crâne, on est en présence d’un schéma d’hyper extension.
Généralement dans les schémas d’hyper extension, les bébés sont assez nerveux et se cambrent fort en arrière. Les parents décrivent des difficultés a porter leur bébé. Dans ce cas là, il faut agir sur la flexion du bassin pendant le portage et faire plier les hanches du bébé pour qu’il vienne s’asseoir sur le bras comme sur un hamac et c’est cette flexion du bassin qui fait diminuer l’hyper extension cervicale et dorsale et permet de ramener son bébé en grenouille. Il faut éviter de pousser sur l’arrière de la tête contre bébé car cela ne fait que renforcer les muscles trop toniques.
Pour le mobile au dessus du lit, veiller à ce qu’il soit au dessus du sternum et pas trop près du regard.
Les bébés en hyper extension ne doivent pas être portés en porte bébé classique mais en écharpe de portage physiologique ou en porte bébé physiologique car les portes bébé classique augmentent le schéma d’hyper extension tandis que les écharpes positionnent le bébé en flexion physiologique.